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de savoir que c’est également celui de Madame, si j’ai pu lui donner lieu d’être satisfaite de moi.

— Très, Monsieur, très satisfaite, dit la jeune femme dont l’œil pétillait. Et je pense que nous ne nous en tiendrons pas là.

— Vous m’y voyez tout disposé, Madame, répondis-je, en baisant dévotieusement les doigts mignons qu’elle me tendait.

Négligemment, je laissai retomber sa main de ma bouche sur ma braguette. À travers le drap du pantalon, Colette saisit le témoignage flatteur de mes sentiments pour elle. Et comme je m’apprêtais à prévenir le geste que j’attendais d’elle :

— Non, laissez ! fit-elle en écartant mes doigts, cela m’excite…

Elle me déboutonna jusqu’à la ceinture, se glissa dans mon caleçon de soie, en explora sans hâte les coins cachés, caressa mes couilles et le périnée, enfin empoigna mon vit dont elle parut jauger la vigueur. Je compris à quelques mines que cet examen la confirmait dans une bonne opinion de moi.

— Au moins, êtes-vous vicieux ? me souffla-t-elle : c’est ce que j’apprécie surtout.

— Ô ma charmante ! je ne sais si vous me rendrez des points, mais je n’ai jamais été qu’à l’école du vice et j’ai pour les putains la plus vive considération.

Elle alors de son plus joli sourire :