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Ah ! le délice de ces jouissances impromptues, de ces coups cavaliers, tirés quasi entre deux portes, sur le pas de la rue, avec autant d’astuce que de sans-façon, et cette belle placidité du chien qui monte sa chienne.

Colette rabat sa robe avec un geste machinal de la main à sa raie ou à sa motte, et nous déguerpissons en douce, tels deux garnements en maraude.

— Cochon ! me dit-elle après quelques pas, l’œil égrillard, en portant de nouveau sa main où colle sa chemise. Tu m’en as foutu plein le cul, que ça me poisse joliment entre les fesses !

Quand ça la gêne trop, elle s’arrête sous une autre porte, se retourne dans l’encoignure, et avec l’indifférence d’une femme qui répare sa toilette, retire son pantalon, s’en nettoie les cuisses et, roulé en boule, le laisse tomber dans le coin.

Ah ! ce qu’elle en a balancé ainsi, sous les portes cochères et dans les taxis, de ces culottes toutes fadées de sperme et de mouille, et chaudes encore de notre jouissance ! C’est une monomanie où s’exalte en elle cette luxure de s’exhiber, de se prostituer à tout venant, et comme une délectation à semer partout la trace de ses turpitudes avec cette secrète pensée que d’autres viendront s’y exciter dessus, ainsi qu’un chien sur la pisse d’une chienne.

— Va, mon vieux, des nippes comme celles-là c’est pas perdu pour tout le monde ! Ça me fait