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le fouillis des dessous, en quelques traites de la main qui me branlait je fus au point.

— Nom de Dieu ! ça part !… Colette, gare au foutre !

Alors, bravant toute pudeur, elle ploya son buste, enfourna mon chibre dans sa bouche et donna les derniers coups de pompe. Je lui lâchai, tout à trac, mon ondée de sperme au fond de la gorge. Quand elle se redressa, la langue encore empâtée, elle eut à l’adresse de notre charmant témoin certaine moue libertine qui avait tout d’une proposition fort claire. La jeune femme l’agréa avec grâce. Elle vint à notre table. En quelques phrases banales nous liâmes connaissance.

Svelte mais sans hanches, avec je ne sais quoi de mordant dans son galbe garçonnier qu’accusait le léger duvet d’une lèvre bien dessinée, notre partenaire n’était rien d’autre qu’une fille galante. Le temps de vider une bouteille de champagne et nous roulions avec elle vers une maison de passe habituelle aux frasques de mon amie.

Dans la voiture où Gaby — c’était son nom — était assise entre nous deux, nous nous échauffâmes à chiffonner sa robe et peloter ses jambes dont elle défendait les hautes régions contre les entreprises concertées de nos mains. Émoustillés par cette résistance pudique dont les putains ne sont pas coutumières, nous étions, Colette et moi, fort en point quand nous arrivâmes.