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Nous allons nous laisser mourir, sans nous défendre,
Le long de cette côte où la mer asservie,
Depuis quatre cents ans nous apporte la vie ?

JOORIS

Non, mais…

CORNEILLE

Non, mais… Oublions-nous qu’il faut à nos poitrines
Le rude stimulant de ses brises marines,
Et qu’avec les canaux où ses flots se répandent
Elle est le cœur vivant de la terre flamande ?

JOORIS, approuvant,

Bien sûr !

CORNEILLE, s’adressant à Pierre,

Bien sûr ! Vous a-t-on dit par quel travail géant
Nous avons endigué peu à peu l’Océan ?
Ce qu’il nous a coûté de sang, d’or et de peine ?

PIERRE

Certes…

CORNEILLE

Certes… Savez-vous bien ce qu’était cette plaine
Quand Philippe d’Alsace y fit mener en bandes
Les digueurs envoyés par Florent de Hollande ?