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24 juin.

Nous commençons à reprendre des occupations régulières qui finiront par devenir des habitudes. Je tâcherai de les rendre douces et agréables à mon père. Il voudrait bien obtenir de moi que j’allasse voir quelques-uns de nos voisins dont nous avons reçu des marques d’intérêt à notre arrivée ici ; mais je n’ai pas encore pu m’y résoudre. Des visites ! des indifférens ! Hé ! qu’aurais-je à leur dire ? Cependant je ne me renferme point dans l’enceinte de cette terre. J’aime à errer dans la campagne ; mais alors j’ai besoin d’être seul ; je préfère même une belle soirée à l’éclat du jour.

Mon père s’étant retiré hier de bonne heure, je suis sorti pour me promener. Sans projet, sans réflexion, j’ai suivi le cours d’une petite rivière qui m’a conduit à un parc charmant. J’y suis entré : le ciel étincelant d’étoiles ne m’avait jamais paru si brillant ; l’air était embaumé par les fleurs, et quelquefois je m’arrêtais pour en respirer le parfum. Ce calme de la nature, ce silence de la