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« Mon fils, mon cher fils ! sois bon, sois trop bon ; car il avait bien raison celui qui disait : À la mort il ne reste que ce que l’on a donné. »

Il m’arrivait quelquefois de craindre que des émotions trop vives n’altérassent sa santé si délicate ; mais il était impossible de la décider à s’occuper d’elle-même. « Tu l’as vu souvent, me disait-elle ; ces larmes consolent ceux que le bienfait a soulagés. Elles consolent même, quand de grandes infortunes rendent les secours trop difficiles. Mais ces larmes si douces à répandre, ne les montre pas aux heureux de ce monde ; car ils les ont nommées faiblesse. » — Alors elle causait avec moi ; elle m’apprenait, et le bien et le mal que je rencontrerais parmi les hommes, les difficultés que j’aurais à vaincre, les séductions qu’il me faudrait éviter. Sa tendresse prévoyance me présentait ainsi tout ce qui pourrait m’éclairer lorsqu’elle ne serait plus. Ma mère, vous serez toujours obéie. Je crois entendre encore votre voix si touchante ; vos regards si tendres, je les vois encore ; et votre souvenir sera toujours mon guide.