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et des Correspondances avec les deux strophes célèbres :

La Nature est un temple où de vivants piliers

Laissent parfois sortir de confuses paroles ;

L’homme y passe à travers des forêts de symboles

Qui F observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent

Dans une ténébreuse et profonde unité

Vaste comme la nuit et comme la clarté,

Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

Il est vrai qu’un groupe fonda Le Décadent, petite revue due au courage fumeux d’un instituteur, Anatole Baju, mais dans les conditions suivantes :

« … Enfin tout le monde se résigna et il fut convenu que le journal s’appellerait Le Décadent. — Ce titre, qui est un véritable contresens, nous était imposé. Voici pourquoi nous l’avons pris. — Depuis quelques temps les chroniqueurs parisiens désignaient ironiquement les écrivains de la nouvelle école du sobriquet de décadents. — Pour éviter les mauvais propos que ce mot peu privilégié pouvait faire naître à notre égard, nous avons préféré, pour en finir, le prendre pour drapeau. » (L’Ecole décadente, par Anatole Baju. — Vanier, éd., 1887).

« Décadent, on nous l’avait jetée comme une insulte cette épithète, disait Verlaine, je l’ai ramassée comme cri de guerre, mais elle ne signifiait rien de spécial… Décadent, au fond, ne voulait rien dire du tout. »(Enquête Huret, p. 70).

Ce drapeau de Gribouille ne fut guère suivi que de l’éditeur Vanier qui cherchait moins des œuvres que des curiosités de « bibliopole », bien que sans s’inquiéter du titre certains collaborèrent à la revue.