Page:Souza - Où nous en sommes, 1906.djvu/76

Cette page n’a pas encore été corrigée

en vers, ce qui n’est point, puisque vous prenez au hasard dans une page de prose des éléments versifiés et dans une page de vers des éléments prosés.

Mais au cas où le vers libre serait censé participer des deux modes, on serait obligé de reconnaître que lui seul a le privilège d’une forme nette et complète, la prédominance rythmique de la prose et la prédominance métrique du vers les privant l’un ou l’autre de toute l’énergie expressive telle qu’elle se manifeste en sa totalité dans la moindre parole émotionnelle, — la seule qui compte poétiquement. Cette parole n’existe que dans l’intégrité de notre élan physiologique, élan qui ne désunit jamais le mètre du rythme ou le rythme du mètre.

A la vérité, le vers libre est la parole même dans toute sa force d’origine ; la prose et le vers n’en sont que les divisions contre nature pour des besoins pratiques ou pour des besoins artificiels.

Que si l’on admet cette division commode dans l’examen historique, on constatera l’inutilité pour le poème de la prose ou des vers, parce que le vers libre combine et concentre toutes leurs ressources, En Leur Donnant Une Valeur Qu’elles

PERDENT DANS CHACUN D’EUX.

Tels sont les principaux clichés qu’il importait, sans entrer dans les développements, de réduire comme il convenait. M. Sully-Prudhomme s’est plaint que, si l’on n’acceptait pas son Testament poétique, on n’ait pas pris la peine de lui répondre avec précision. On ne le fit point uniquement par déférence. CarM. Sully-Prudhomme ne cesse de prendre pour des lois absolues, en dehors de généralités acceptées de