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suit. Composé lui-même de groupes rythmiques, il n’est qu’unemaille d’une chaîne où tout se tient.

4* Diverses figures préétablies de rimes ou de vers ne peuvent plus prétendre à la forme vivante d’un mouvement strophique. — La strophe est le moment d’un poème où l’accent passionnel a déterminé un équilibre prolongé et plus compact entre des rythmes de parenté commune. Il va sans dire que ces périodes recomposent souvent d’anciennes strophes, les combinaisons n’étant pas infinies, seulement ces strophes sont gouvernées par la force même immédiate du sentiment poétique, elles sont dues à un élan naturel initial, non à des schémas préexistants, et elles tiennent chaque fois une figure nouvelle de la variété des groupements intérieurs. — Il peut y avoir succession de strophes distinctes, homogènes et correspondantes, sans répétition ni égalité entre leur équilibre. •

Lois d’harmonie.

i ° L’accent passionnel groupe les mots suivant une valeur phonique et tonale autant que rythmique.

2° Il n’y a pas de différence spécifique entre l’assonance et la rime. — Ce qui importe est proprement l’assonance : une « parité de voix » (Littré) et la qualité psychique du son ; les articulations que la rime y ajoute ne constituent pas forcément une harmonie supérieure.

3° L’assonance ou la rime n’a de valeur que par un accord délicat avec les expressions phoniques et tonales des rythmes qu’elle distingue.

4° Ni par leur nature, ni par leur ordre, les rimes n’exigent dans leur succession une disposition préétablie.