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enveloppé, allégorique. Les symbolistes ont fait un rêve irréalisable, celui d’exprimer le pur mystère (?) et la beauté pure. Le mystère sans un peu de clarté, c’est le néant absolu, et la beauté sans la vie, c’est une forme inconsistante qui échappe à l’étreinte de l’artiste.

« Qu’a-t-il manqué souvent aux parnassiens et aux symbolistes pour nous satisfaire pleinement ? L’humanité. » (Le Figaro, 12 décembre).

A quoi le jeune tambour Saint-Georges de Bouhélier répliqua que, depuis des ans, il crevait sa peau d’âne à ressasser les mêmes rataplans, et que M. Gregh retardait : que « l’humanisme » était une basse contrefaçon du « naturisme », que M. de Bouhélier, nous ayant depuis longtemps pourfendus, il pouvait à son tour, tout comme M. Gregh, rendre justice à des morts :

« Je puis les louer aujourd’hui que notre effort a vaincu. Mon charmant maître, Catulle Mendès, a bien voulu me comparer dernièrement à un jeune Rodrigue parti tout armé pour défier mes adversaires de lettres. Qu’il me permette de lui dire que je ne considère plus les symbolistes comme mes adversaires, car ils sont à terre depuis longtemps. » (Le Figaro, 26 décembre).

Aussi cette constatation, de plus en plus nouvelle, incitaitelle M. Maurice Leblond à piétiner avec l’élégance qu’on lui connaît :

« Peut-être ne serait-il pas inutile de comparer la jeunesse d’aujourd’hui à son aînée, celle qui florissait aux environs de 1890.

« Cette époque n’est pas lointaine de nous, et pourtant comme elle nous paraît reculée, extravagante et fabuleuse ! C’était l’âge héroïque de l’art décadent et du symbolisme. Une mentalité inférieure