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fait dériver (d’une manière, d’ailleurs assez confuse) du principe du moindre effort. Mais cette théorie a d’abord le défaut suivant : elle est destinée à rendre compte des raisons pour lesquelles tels rythmes plaisent, tels autres déplaisent. Or, il a fallu déterminer premièrement ces rythmes-ci et ces rythmes-là, — et ce choix est « affaire de goût » et, si l’on n’admet pas ce choix, la théorie s’écroule du même coup ; l’intervention, dans la matière, du principe du moindre effort perd toute valeur. Quant à savoir si l’on admettra ce choix « cela revient à demander si l’on accepte ou non la métrique traditionnelle, — ce qui précisément est la question. Il y a donc, si je ne me trompe, dans cette manière d’argumenter, quelque chose comme un cercle vicieux. » (La Poésie Nouvelle, introduction, p. 31).

Mais que de choses encore à répondre l

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Divisions Contre Nature.

Il est acquis encore aujourd’hui universellement chez les littérateurs que le vers et la prose n’ont et ne doivent avoir, par leurs éléments mêmes, rien de commun. On ne saurait trop insister sur cette erreur immense qui provient des classifications scolaires. Il n’y a pas entre la prose et le vers une différence de nature, il n’y a que des différences d’états.

C’est tout ce que nous devons indiquer ici pour ne pas quitter le point « où nous en sommes ». L’approfondissement de cette question fondamentale appartient à l’avenir.

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GÉNÉRALITÉS ACCEPTÉES DE TOUS.

Celles-ci par exemple :

« Ce qui s’appelle un poème est une production littéraire dont la caractéristique est de susciter l’aspiration à quelque degré, directement ou indirectement, même par contraste, et dont la forme est un langage spécial, le langage le plus expressif possible. » (Revue bleue, 27 juin 1903).

Plus loin :

« La poésie exalte l’âme et la fait rêver. On peut la définir : « L’aspiration servie par la forme la plus expressive possible. »

Qu’on rapproche ces définitions des belles pages de M. Albert