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des Poètes d’aujourd’hui, de MM. Van Bever et Léautaud, afin d’éviter toute personnalité qui ne fut pas une personnalité d’idée, si je puis dire.

Mais, à la réflexion, il nous apparut que cette fin de phrase importait beaucoup au contraire dans une sorte d’historique, comme significative des conséquences de certaines entreprises dont le symbolisme ne se défia pas assez. — Ainsi, au simple point de vue du renseignement matériel, « l’Index général » placé à la fin de ladite Anthologie nous indique < l’Esthétique des vers polychromes » par M. Gustave Kahn, qu’on retrouve vainement dans La Vogue du 18 avril 1886, sous le titre « De l’Esthétique du Verre polychrome » !

Puis, que penser d’une publication qui prétend donner des extraits « des livres des mieux connus d’entre les poètes qui participèrent au mouvement littéraire appelé « symboliste », et qui mêle à quelques symbolistes MM. Henri Barbusse, Fernand Gregh, Raymond de la Tailhède, Maurice Magre, Robert de Montesquiou, Emmanuel Signoret et Laurent Tailhade ?

Pour en revenir à M. Poinsot et à sa diatribe, notons que dans une étude par M. Pagnat, en tête de ses poèmes. Les Minutes profondes (1904), l’auteur laisse corriger ainsi ses injustices scandaleuses :

« Bien qu’un peu sans doute pour les besoins de sa cause (!) celui qui écrivit Les Tendances de la Poésie nouvelle ait enterré le Symbolisme, je crois plus exact de dire que le Symbolisme n’est pas mort, mais a mué. »

(p. XX).

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Les Mots Ne Signifiant Plus Ce Qu’ils Signifient…

Malgré des lignes semblables, M. Adolphe Retté, qui ne nous habitua guère à tant d’indulgence, loue M. Mendès (La Revue, ier avril 1905) d’avoir bien parlé du Symbolisme dans son Rapport !… Et il transcrit ce passage :

« L’emploi du symbole, en poésie, c’est, me semble-t-il, l’art d’ailleurs instinctif (?) d’éveiller dans les âmes des sentiments, des souvenirs, des rêves