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ennuagées d’une brume mystérieuse qu’il préfère ne point pénétrer. Si l’émotion est seulement plaintive, il gémit en quelques mots vagues et expirants. De toute façon, il ne coordonne pas une déclamation ; il ne saitpas composer avec sa douleur ou sa joie de l’éloquence, de la logique ou de Iamorale : il sent, simplement, et il n’obéit qu’à l’art naturel qui nous pousse à rendre, en toute son éclosion sincère, notre émotion, pour qu’on l’accueille en sympathie.

On l’a vu : c’est ainsi que le poète novateur s’allie encore à lui par le même dédain des règles trop rigides, qui gênent la nature, arrêtent l’élan, qui ne s’adaptent point à toutes les formes de la vie et du rêve.

Paul Verlaine, le premier, après quelques essais d’Arthur Rimbaud (i), retrouva le secret de cet art spontané.

(i) Elle est retrouvée I

Quoi ? l’éternité.

C’est la mer allée

Avec les soleils.