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notre poésie populaire affirme uniquement des tempéraments spirituels et francs d’allure, simples, à la bonne franquette, comme disait l’un des recueils de M. Vicaire, et qui jouissent de la poésie sans trop d’exaltation, comme d’un bon vin. Leur campagne en faveur de nos chants rustiques n’a, en somme, jamais été autre chose qu’une protestation de l’esprit réaliste contre les rêves toujours plus ambitieux du véritable esprit lyrique. M. Theuriet l’a faite, alors que continuaient à se dérouler les grands décors historiques du « Parnasse » ; M. Vicaire l’a reprise alors que commençaient à monter les songes du « Symbolisme ». Sous couleur de rendre la santé et la simplicité à des imaginations excessives, ils ont suivî dans les champs le courant de la vie quotidienne avec ses traits familiers, ses émotions intimes, ses coins de nature aux détails parlants. Et il est vrai que ce courant, — aux images chez eux trop anecdoliques, — gardera toujours son charme nécessaire à côté du grand