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articles, tandis que, répétant au contraire de-ci de-là, sans cesse, l’expression significative, sans s’inquiéter de la rime ni même de l’assonance, elle martèle le rythme ou le distend, au mieux de l’imprévu lyrique.

Ainsi se traduit l’art populaire de tous les pays, même du nôtre. Il n’en est pas de plus éloigné de la forme classique, de l’idéal latin (i). Ce qui fait que lorsqu’un de nos poètes est touché d’une de ses inspirations, il prend son polissoir, enlève bien toute répétition, rectifie bien chaque rime, resserre les strophes d’un fort lien logique, pèse et unifie les syllabes,

(1) Citant une version flamande de « l’histoire de l’amoureux qui se noya en nageant Vers sa belle, l’histoire où il y a une tour et dans la tour un flambeau », M. Remy de Gourmont ajoute : « Une telle ballade ne provient ni des latins, ni des grecs, ni des poètes d’académie, ni d’aucune littérature écrite : l’art en est très spécial, si spécial que nul poète, même un poète allemand, n’eu pourrait faire un pastiche acceptable. La ballade de Lénore, si médiocrement sentimentale chez Burger, se révèle au contraire, dans sa forme orale, telle qu’un e admirable vision fantastique . » La Poésie populaire, livret extrait de « l’Imagier » (i898), p. p..