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les calottes pleuvent. Mais Poil-de-Carotte est affectueux : il voudrait tant aimer quelqu’un et qu’on l’aimât ! Ce sentiment lui fait commettre des maladresses : chaque fois qu’il veut être agréable à ses parents, cela tourne à sa confusion. Poil-de-Carotte est fier ; il se console d’un mot douloureux et drôle : « Tout le monde no peut pas être orphelin », dit-il.

Il faut lire le livre pour se rendre compte que Poil-de-Carotte n’est pas le frère d’un des enfants célèbres de Dickens ni de l'Enfant de Jules Vallès. Il ne souffre pas d’un martyre exceptionnel ; son existence est affreuse en restant coutumière. Les passants ne remarquent rien en côtoyant la maison. Rien ne transpire de l’intérieur ; ils ne voient de temps à autre qu’une tête rousse, bouffonne, et ils rient. — Ces pauvres Lepic ! ils ont un enfant bien vilain ; il a même l’air mauvais !