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autres. Nos poètes s’efforcent de détruire sa prosaïque influence en liant la première à la troisième, mais non par l’imitation chère à M. André Theuriet et à M. Gabriel Vicaire.

Ceux-ci ne se sont pas aperçus qu’ils simplifiaient moins le cœur de la châtelaine qu’ils n ’« endimanchaient » l’esprit de la fermière. On ne simplifie rien : mais on est simple en restant profondément soi-même dans l’union la plus intime possible avec la nature. Et pour cette union, les poètes novateurs ne traînèrent pas après eux sous le chaume toute une malle de vieilles règles, de mètres, et de compas afin d’y établir des proportions habitables. Même ils dérangèrent peu les paysans et, rarement, se firent verser leur cidre ou leur poiré :ils savaient que certains « trinquages » ne vontpoint sans hypocrisie. Ils ne cherchèrent pas à se décharger de leur âmeetde ses soucis délicats ; ils la menèrent simplement dans la solitude des clairières et des sillons ;et là, ramassant les flûtes des bergers, il