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indissoluble des divers aspects de notre pensée et de nos sensations simultanées,soit dans la fugitivité d’une plainte ou dans l’éclair d’un cri, soit sous le voile d’un mythe transparent. L’atmosphère que cette condensation, cette suggestion ont créée n’est pas niable. Beaucoup qui s’imaginent la combattre en sont jusqu’au fond de leurs œuvres pénétrés. C’est qu’il est difficile de ne pas reconnaître que le symbolisme atteint la poésie dans sa plus pure essence, — la poésie qui n’a jamais eubesoinpour exprimer l’objet qui l’éveille de l’objet même, mais d’un de ses signes.

Par cette reviviscence de sa nature, la poésie tend désormais à retrouver son public véritable, tandis qu’elle perd peu à peu sa clientèle de beaux esprits, de moralistes et de professeurs. Elle échappe au public de lettres, mais en conquiert un autre parmi ceux qui tout d’abord n’ont besoin d’aucune parole (si ensuite celle-ci renforce leur émoi) pour que leur sentiment