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Néanmoins cette action, même stricte, est, nous l’avons vu, bienfaisante et sera chaque jour plus profonde.M. Jules Lemaître, jadis, avait dit à peu près quelque part :« Il n’y a point tant à parler de nouveauté pour quelques résurrections de chants populaires. » Il est revenu maintes fois depuis sur cette opinion ; il a reconnu abondamment combien la nouveauté en est grande au contraire, et la portée. Elle n’est rien moins en effet que l’abandon des vieilles architectures de l’éloquence, formalistes et lourdes, de l’étroite habitation latine délimitée comme un sarcophage un peu agrandi, pour la tente nomade, la libre vie à travers bois, l’ombre de paix au bord des sources.

C’est le retour aux véritables origines nationales de notre poésie lyrique. C’est une retrempe du génie celte.

Cela est d’autant plus remarquable qu’on ne cesse d’accuser la poésie nouvelle de s’être déracinée.

Or, ce n’est pas le rêve des poètes, mais l’analyse