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monnaie de poche de lapoésie. Qn ne le diminue point par cette qualification, au contraire, puisqu’on affirme ainsi son rôle de nécessité quotidienne. Mais c’est quelquefois le sou du pauvre ; et il est un peu vain d’exagérer l’aumône hasardeuse de nos promenades aux dépens de la large humanité des œuvres plus conscientes.

Les musiciens sont bien heureux : on ne tient pas compte de leurs « petites choses » ; on ne les juge qu’à grand orchestre. Les poètes, eux, on les provoque aux « petites choses », on s’ingénie, les uns au nom de la simplicité, les autres de la sensibilité, à liquéfier leur matière, on leur crie sur tous les tons : « Faites-nous de la monnaie ! » ils en font, et par centimes.

L’action de lapoésie populaire ne doit pas tendre qu’à cette sentimentalité facile ; elle peut pénétrer I’humanitè autrement étendue des grands constructeurs qui mettent en œuvre Dans L’idée De Beauté tous les enthousiasmes, tous les délires, tous les feux de la terre.