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Nous revenons ici à un point capital touché au début de cette étude : c’est qu’au fond la supériorité humaine, que plusieurs accordent à cette poésie, cache l’éternelle querelle faite par les esprits réalistes aux grands efforts de l’imagination. Et il est nécessaire, après avoir montré l’admirable renouveau sentimental dû au contact de la poésie rustique, de protester contre une tendance qui, sous le couvert du « sentiment », rabaisse l’expression lyrique et suscite un fallacieux antagonisme entre l’humanité et la beauté.

Avec cette tendance, il faut bien le dire, les petites pièces de sentiment sont trop souvent les mélodies de piano des poètes. Or, c’est tout ce que beaucoup de littérateurs peuvent entendre de musique ; les « grandes machines «lesfatiguent. Pourtant un art n’existerait guère sans ces « grandes machines ». Et si un reproche est à faire dans cet ordre à la poésie nouvelle, c’est qu’elle pianote beaucoup.

Le « sentiment » ainsi restreint nous donne la