Olin en ses Légendes puériles, ou M. Maurice Beaubourg en ses Nouvelles passionnées, ou
légende à la fée Mélusine, le château Salart, au village de Ternenteuil, sur les bords de la Sévre, à 7 kilomètres de Niort, et celles au carrefour d’une forêt, en pleine nuit et à la lumière des torches, près la petite ville de La Molhe-Saint-Héraye.
« Etant donné un site, écrit M. Boucher, un paysage, des ruines au milieu desquels s’est déroulée une action historique, est née une légende, a vécu un poète, évangelisé un saint : rajeunir ou t réciser dans l’esprit populaire à l’occasion d’une fête locale (assemblée, rosi ère,bachelerie, pèlerinage) cette action, cette légende, cette existence, cet apostolat, par le réalisme ou le symbole, dans le cadre naturel, sans aucun décor, rideau ou truc, avec, comme troupe improvisée,des acteurs indigènes… »
En Bretagne, au mois d’août dernier, a été jouée sur la place de Ploujean (Côtes-du-Nord), une tiagédie bretonne, le Mystère de saint Gwennolé,en une journée et cinq actes. Les acteurs étaient des cultivateurs et gens du pays, dirigés par un aubergiste de Ploujean. Le poète Le Goflic, avec la collaboration de M. Anatole Le Braz,(voir l’article de ce dernier dans la Grande Bevue, nov. 98 ; la Résurrection du Théâtre populaire en Bretagne), a été l’organisateur de la fête ; et sur la place, le soir même, M. Gaston Pâris présida un grand banquet populaire.
Plusieurs autres entreprises furent tentées ; ou sur le poin de l’être se multiplieront. Et l’on voit comment se lient, à travers leurs nuances distinctives, les modes parents d’une même idée - depuis la chanson séculaire anonyme s’alliant au lyrisme sentimental le plus personnel et portant en germe les développements d’une tragédie,et depuis cette tragédie recréée du sentiment rustique par la volonté d’un poète, jusqu’aux vieilles légendes d’un terroir comme les résurrections de ces Mystères bretons, ou comme ces Pastorales basques si étranges dont nous parluit M. Vigié-Lecocq (Mercure de France, mai 98).