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Il faut vous embrasser dans la clarté nouvelle…
Je ne vous en veux pas.
Vous avez fait ce qui est ordonné ;
Et moi aussi…
Penchez-vous un instant à la fenêtre ouverte ;
Et regardez encore les douces choses vertes…

A ces cadences s’ajoute la symétrie des répétitions nombreuses dont usent en leur dialogue les personnages de ces drames. On n’a pas compris qu’elles ne différaient point des refrains populaires, de ces refrains de complaintes par lesquels s’expriment naturellement l’obsession, la frayeur, l’angoisse (i). M. Maurice Maeterlinck,

(i) Nous ne connaissions pas personnellement M. Maeterlinck, et ces lignes avaient depuis longtemps paru, lorsque nous lûmes sous la signature de M. Adolphe Brisson, ce passage d’un interview :

« Les paysans de chez nous, dit M. Maeterlinck, dont l’intelligence est paresseuse ont coutume de prononcer plusieurs fois les mêmes épithètes ou les mêmes verbes. Cette habitude donne à leur discours un caractère de gravité tout à la fois puéril et sentencieux. Je m’en suis inspiré, jugeant qu’un personnage de légende avait quelque affinité avec un homme des champs et pouvait parler la même langue… J’ai été poussé par une sorte d’instinct d’imitation et non par le désir de me singulariser. »

Le Temps, 25 juillet 1896)