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disent de leur belle des amoureux.

J’ai tant pleuré, versé des larmes

Que les ruisseaux ont débordé ;

Petits ruisseaux, grandes rivières,

Quatre moulins en ont viré (i),

chante une pauvre délaissée.

Ainsi chez M. Maurice Maeterlinck comme chez les poètes rustiques l’image, flèche faite de tout bois, encochée juste au sentiment, au point le plus tendu de l’émotion, file… et, l’àme touchée, s’arrête.

La phrase de notre dramaturge, simplifiée à l’extrême et comme d’une nudité prenante, force singulièrement cette brève intensité. Elle se réduit presque toujours à une seule proposition. Les épithètes y sont rares et le verbe n’y entraîne pas d’interminables attributs. Elle n’est pas coupée d’incidentes : le cœur gros s’allège d’un coup, quand il ne soupire pas quelques

(i) Citation de M. André Theuriet.