Page:Souza - La Poésie populaire et le Lyrisme sentimental, 1899.djvu/140

Cette page n’a pas encore été corrigée

mais il n’est pas un arrêt de la justice ; il n’est que la conséquence aveugle d’une misérable destinée, le degré suprèmé de la douleur. Aussi la poésie des complaintes a-t-elle une sympathie profonde, plus que de la pitié, pour les victimes ; le châtiment n’est pas une humiliation, mais l’ennoblissement d’une souffrance de plus. C’est dans cet esprit-là que se produisent la plupart des dénouements dans les drames de M. Maeterlinck, quand ils ne sont pas le dernier acte obscur et sans signification de tous les actes obscurs et quelconques dont se compose la chaîne d’une existence. « C’était, dit Arkel à la fin de Pelléas et Mélisande, c’était un pauvre petit être mystérieux, comme tout le monde… »

En pénétrant le détail de la composition scénique, de l’expression, de la phrase, on approcherait encore de l’art populaire. Les personnages arrivent, se fontconnaître, et parlent, sans nous rien confier de leur état-civil que quelques vagues indications plutôt psychologiques.