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de continuer à réveiller Psyché que de ressusciter la fée Mélusine.

Certes, il y a à creuser au plus profond de toutes nos traditions locales, à ramener au jour par la transfiguration poétique l’or vierge de nos terroirs. C’est ce que tentent, avec timidité dans un sens fort différent do celui que nous prisons, d’estimables poètes, bretons et ce qu’a réussi un peu trop académiquement le grand Frédéric Mistral. Mais l’œuvre alors est du même ordre que celle offerte par les mythes grecs. Elle ne doit rien à l’aile des brises. Ce n’est pas la tradition orale qui l’a fait éclore. Quels que soient les contes de l’enfance, leur souvenir n’a pas suffi : il a fallu creuser le sol autour de la maison.

Aussi, pour échapper à cette oppression latine, qui n’a cessé de nous écraser, et dont si justement se plaint M. Albert Mockcl (i), on

(i) « Non seulement on est loin de la verve naturelle du peuple dans la poésie lyrique, mais on n’écrit pas même d’après les