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La mort s’en est allée

Tout lentement

Chercher le sacrement

La Mort a bu du sang

Elle en est soûle,

« Notre Mère la Mort, pitié ! pitié !

Ne bois ton verre qu’à moitié.

Notre Mère la Mort, c’est nous les mères.

C’est nous les vieilles à manteaux,

Avec leurs cœurs en ex-votos, . ,

Qui marmonnons du désespoir

En chapelets interminables ;

Notre Mère de la Mort et du soir,

C’est nous les béquillantes et minables

Vieilles tannées

Par la douleur et les années :

Les défroques pour tes tombeaux

Et les cibles pour tes couteaux (i). »

Nul avant M. Verhaeren n’avait dit ainsi les foules campagnardes en de pareilles marches chantées. Il faut comprendre ces poèmes comme des marches soulevées d’héroïques complaintes,

(i) Les Campagnes hallucinées, le Fléau.