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l’aube des prés, enlr’ouverte d’espoirs, heureuse de confiance en la vie que promettent la joie et la force et, simplement, l’herbe neuve et naïve de chaque printemps.

Cependant un poète ne peut guère exprimer qu’une face de la vie dont toutes les promesses ne captivent tant de misérables que pour les tromper mieux. Ceux-ci n’ont plus foi en les renouveaux de la terre qui les accable ; et M. Emile Verhaeren a entendu leurs gémissements et leurs grincements. Il a entendu leurs cris d’hallucinés vers la Ville, la Ville fantomatique, éclatante et terrible ; il a suivi ces interminables exodes de paysans et de loqueteux que rongent «la fièvre» et « le péché », qu’affole l’usurier « charlatan » et qui s’en vont, s’en vont vers Elle « sans rien de rien »,