Page:Souvestre - Un philosophe sous les toits, 1854.djvu/89

Cette page n’a pas encore été corrigée

obligés de sa vie : aussi y a-t-il entre eux et nous des rapports plus intimes. La pierre, les métaux demandent de longues préparations ; ils résistent à notre action immédiate, et appartiennent moins à l’homme qu’aux sociétés ; le bois et la terre sont, au contraire, les instruments premiers de l’être isolé qui veut se nourrir ou s’abriter.

C’est là sans doute ce qui me fait trouver tant de charmes à la collection que j’examine. Ces tasses grossièrement modelées par le sauvage m’initient à une partie de ses habitudes ; ces vases d’une élégance confuse qu’a pétris l’Indien, me révèlent l’intelligence amoindrie dans laquelle brille encore le crépuscule d’un soleil autrefois étincelant ; ces cruches surchargées d’arabesques montrent la fantaisie arabe grossièrement traduite par l’ignorance espagnole ! On trouve ici le cachet de chaque race, de chaque pays et de chaque siècle.

Mes compagnes paraissent peu préoccupées de ces rapprochements historiques ; elles regardent tout avec l’admiration crédule qui n’examine, ni ne discute. Madeleine lit l’inscription placée sous