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dans nos rues, quand l’œil, ébloui par l’éclat du plâtre, ne saura où se reposer, et que les tuiles échauffées nous brûleront de leurs rayonnements, le vieux soldat, assis sous sa tonnelle, n’apercevra autour de lui que verdure ou que fleurs, et respirera la brise rafraîchie par un ombrage parfumé. Ses soins assidus seront enfin récompensés.

Pour jouir de la fleur, il faut semer la graine et cultiver le bourgeon.

Quatre heures. Le nuage qui se formait depuis longtemps à l’horizon a pris des teintes plus sombres ; le tonnerre gronde sourdement, la nue se déchire ! les promeneurs surpris s’enfuient de toutes parts avec des rires et des cris.

Je me suis toujours singulièrement amusé de ces « sauve qui peut » amenés par un subit orage. Il semble alors que chacun, surpris à l’improviste, perde le caractère factice que lui a fait le monde ou l’habitude pour trahir sa véritable nature.

Voyez plutôt ce gros homme à la démarche délibérée, qui, oubliant tout à coup son insouciance de commande, court comme un écolier !