Page:Souvestre - Un philosophe sous les toits, 1854.djvu/45

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vient tout à coup de s’ouvrir. Deux chemins se présentent entre lesquels je dois choisir. L’un n’est que la continuation de celui que j’ai suivi jusqu’à ce jour ; l’autre, plus large, montre de merveilleuses perspectives. Sur le premier, rien à craindre, mais aussi peu à espérer ; sur l’autre, les grands périls et les opulentes réussites ! Il s’agit, en un mot, de savoir si j’abandonnerai le modeste bureau dans lequel je devais mourir pour une de ces entreprises hardies où le hasard seul est caissier !

Depuis hier je me consulte, je compare, et reste indécis.

D’où me viendra la lumière, qui me conseillera ?

Dimanche 4. — Voici le soleil qui sort des brumes de l’hiver ; le printemps annonce son approche ; une brise amollie glisse sur les toits, et mon violier recommence à fleurir !

Nous touchons à cette douce saison des reverdies, tant célébrée par les poëtes sensitifs du seizième siècle :


C’est à ce joly moys de may
Que toute chose renouvelle,
Et que je vous présentay, belle,
Entièrement le cœur de moy.