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ces extravagances ; le vieux médecin a écarté tous ses doigts, et s’est mis à les compter l’une après l’autre.

Primo, s’est-il écrié, manque d’exercice ! Vous vivez ici comme le rat dans son fromage, sans air, sans mouvement, sans distraction. Par suite, le sang circule mal, les humeurs s’épaississent, les muscles inactifs ne réclament plus leur part de nutrition ; l’estomac s’allanguit et le cerveau se fatigue.

Secundo. Nourriture irrégulière. Le caprice est votre cuisinier, l’estomac un esclave qui doit accepter ce qu’on lui donne, mais qui se venge sournoisement, comme tous les esclaves.

Tertio. Veilles prolongées ! Au lieu d’employer la nuit au sommeil, vous la dépensez en lectures ; votre alcôve est une bibliothèque, votre oreiller un pupitre ! À l’heure où le cerveau fatigué demande du repos, vous le conduisez à une orgie, et vous vous étonnez de le trouver endolori le lendemain.

Quarto. La mollesse des habitudes ! Enfermé dans votre mansarde, vous vous êtes insensiblement