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Notre voyageur chercha vainement ce petit jardin des fermes, où rampent les potirons bariolés, et où quelques ruches bourdonnent sous les haies d’églantiers et de sureaux. La verdure et les fleurs étaient partout absentes. Il n’aperçut même aucune trace de basse-cour ni de pigeonnier. L’habitation de son hôte manquait de tout ce qui fait la grâce, le mouvement et la gaieté de la vie des champs.

Le jeune homme pensa que, pour donner si peu aux agréments domestiques et au charme des yeux, son hôte devait être bien indifférent, ou bien calculateur, et, jugeant, malgré lui, par ce qu’il voyait, il se sentit en défiance de son caractère.

Cependant le fermier revint des étables et le fit entrer au logis.

L’intérieur de la ferme répondait à son extérieur. Les murs blanchis n’avaient d’autre ornement qu’une rangée de fusils de toutes dimensions ; les meubles massifs ne rachetaient qu’imparfaitement leur apparence grossière par l’exagération de la solidité. Une propreté douteuse et l’absence de toutes les commodités de détail prouvaient