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À leurs cris, un garçon sortit de la maison et vint prendre le cheval du fermier. Celui-ci l’interrogea sur les ordres donnés avant son départ, et se dirigea vers les étables, afin de s’assurer s’ils avaient été exécutés.

Resté seul, notre clerc regarda autour de lui.

Une lanterne posée à terre par le garçon éclairait la cour d’une pâle lueur. Tout lui parut vide et désert. On ne voyait aucune trace de ce désordre champêtre indiquant la suspension momentanée d’un travail qui doit être bientôt repris : ni charrette oubliée là où les chevaux avaient été dételés, ni gerbes entassées en attendant la batterie, ni charrue renversée dans un coin et à demi enfouie sous la luzerne fraîchement coupée. La cour était balayée, les granges fermées au cadenas. Pas une vigne grimpant le long des murs ; partout la pierre, le bois et le fer !

Il releva la lanterne et s’avança jusqu’à l’angle de la maison. Derrière s’étendait une seconde cour où les hurlements d’un troisième chien se firent entendre ; au milieu se dressait un puits recouvert.