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travail. Mon plan est aussitôt arrêté : j’annonce à l’enfant que j’irai la voir dans la soirée, et je la congédie en la remerciant de nouveau.

Le violier a été posé sur la fenêtre ouverte, où un rayon de soleil lui souhaite la bienvenue ; les oiseaux gazouillent à l’entour, l’horizon s’est éclairci, et le jour, qui s’annonçait si triste, est devenu radieux. Je parcours ma chambre en chantant, je m’habille à la hâte, je sors.

Trois heures. Tout est convenu avec mon voisin le fumiste : il répare le vieux poêle que j’avais remplacé, et me répond de le rendre tout neuf. À cinq heures, nous devons partir pour le poser chez la grand’mère de Paulette.

Minuit. Tout s’est bien passé. À l’heure dite, j’étais chez la vieille cartonnière encore absente. Mon Piémontais a dressé le poêle tandis que j’arrangeais, dans la grande cheminée, une douzaine de bûches empruntées à ma provision d’hiver. J’en serai quitte pour m’échauffer en me promenant, ou pour me coucher plus tôt.

À chaque pas qui retentit dans l’escalier j’ai un battement de cœur ; je tremble que l’on ne m’inter-