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grand, c’est le morceau de monde où Dieu a attaché notre corps et notre âme.

— Juste, Jérôme, continua le vieux soldat ; aussi tu comprends, n’est-ce pas, ce que nous lui devons.

— Parbleu ! que je repris, nous lui devons tout ce que nous sommes ; c’est une affaire de cœur.

— Et de probité, mon enfant, qu’il acheva ; le membre d’une famille qui n’y apporte pas sa part de services, de bonheur, manque à ses devoirs et est un mauvais parent ; l’associé qui n’enrichit pas la communauté de toutes ses forces, de tout son courage, de toutes ses bonnes intentions, la fraude de ce qui lui appartient et est un malhonnête homme ; de même celui qui jouit des avantages d’avoir une patrie sans en accepter toutes les charges, forfait à l’honneur et est un mauvais citoyen !

— Et que faut-il faire, lieutenant, pour être bon citoyen ? demandai-je.

— Faire pour sa patrie ce qu’on ferait pour son père et sa mère, dit-il.

Je ne répliquai rien sur le moment, j’avais le cœur gonflé et le sang qui me bouillait dans le