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les matins il s’élève un long débat entre ma diligence et ma paresse, et, chaudement enveloppé jusqu’aux yeux, j’attends, comme le Gascon, qu’elles aient réussi à se mettre d’accord.

Ce matin, cependant, une lueur qui glissait à travers ma porte jusqu’à mon chevet, m’a réveillé plus tôt que d’habitude. J’ai eu beau me retourner de tous côtés, la clarté obstinée m’a poursuivi, de position en position, comme un ennemi victorieux. Enfin, à bout de patience, je me suis levé sur mon séant, et j’ai lancé mon bonnet de nuit aux pieds du lit !…

(J’observerai, entre parenthèses, que les différentes évolutions de cette pacifique coiffure paraissent avoir été, de tout temps, le symbole des mouvements passionnés de l’âme ; car notre langue leur a emprunté ses images les plus usuelles. C’est ainsi que l’on dit : Mettre son bonnet de travers ; jeter son bonnet par-dessus les moulins ; avoir la tête près du bonnet, etc.)

Quoi qu’il en soit, je me suis levé de fort mauvaise humeur, pestant contre mon nouveau voisin qui s’avise de veiller quand je veux dormir. Nous