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d’un air dédaigneux, puis il a disparu pour ne plus revenir !

J’ai émietté du pain devant le petit orphelin, mais il n’a point su le becqueter. J’ai voulu le saisir, il s’est enfui dans le nid abandonné. Que va-t-il devenir là, si sa mère ne reparaît plus ?

15 août six heures. — Ce matin, en ouvrant ma fenêtre, j’ai trouvé le petit oiseau à demi-mort sur la tuile ; ses blessures m’ont prouvé qu’il avait été chassé du nid par l’indigne mère. J’ai vainement essayé de le réchauffer sous mon haleine ; je le sens agité des dernières palpitations : ses paupières sont déjà closes, ses ailes pendantes ! Je l’ai déposé sur le toit dans un rayon de soleil, et j’ai refermé ma fenêtre. Cette lutte de la vie contre la mort a toujours quelque chose de sinistre : c’est un avertissement !

Heureusement que j’entends venir dans le corridor : c’est sans doute mon vieux voisin ; sa conversation me distraira…


C’était ma portière. Excellente femme ! elle voulait