Page:Souvestre - Un philosophe sous les toits, 1854.djvu/15

Cette page a été validée par deux contributeurs.

yeux tournés vers quelque étoile polaire, marchant avec indifférence sur les riches moissons de la réalité !

À vous, braves pères qui prolongez la veille pour nourrir la famille ; pauvres veuves pleurant et travaillant auprès d’un berceau ; jeunes hommes acharnés à vous ouvrir dans la vie une route assez large pour y conduire par la main une femme choisie ; à vous tous vaillants soldats du travail et du sacrifice !

À vous enfin, quels que soient votre titre et votre nom, qui aimez ce qui est beau, qui avez pitié de ce qui souffre, et qui marchez dans le monde comme la vierge symbolique de Byzance, les deux bras ouverts au genre humain !

… Ici je suis subitement interrompu par des pépiements toujours plus nombreux et plus élevés. Je regarde autour de moi… ma fenêtre est entourée de moineaux qui picorent les miettes de pain que, dans ma méditation distraite, je viens d’égrener sur le toit.

À cette vue, un éclair de lumière traverse mon cœur attristé. Je me trompais, tout à l’heure, en