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sillon, prépare pour chacun le pain de tous les jours, loin de là, l’ouvrier des villes tisse l’étoffe dont il sera revêtu ; le mineur cherche dans les galeries souterraines le fer de sa charrue ; le soldat le défend contre l’étranger ; le juge veille à ce que la loi protége son champ ; l’administrateur règle les rapports de ses intérêts particuliers avec les intérêts généraux ; le commerçant s’occupe d’échanger ses produits contre ceux des contrées lointaines ; le savant et l’artiste ajoutent, chaque jours quelques coursiers à cet attelage idéal qui entraîne le monde matériel, comme la vapeur emporte les gigantesques convois de nos routes ferrées ! Ainsi tout s’allie, tout s’entr’aide ; le travail de chacun profite à lui-même et à tout le monde ; une convention tacite a partagé l’œuvre entre les différents membres de la société tout entière. Si des erreurs sont commises dans ce partage ; si certaines capacités n’ont pas leur meilleur emploi, les défectuosités de détail s’amoindrissent dans la sublime conception de l’ensemble. Le plus pauvre intéressé dans cette association a sa place, son travail, sa raison d’