Page:Souvestre - Un philosophe sous les toits, 1854.djvu/141

Cette page n’a pas encore été corrigée

que tous les passants peuvent souiller d’une injurieuse inscription. Vous direz peut-être que j’ai moi-même favorisé cette curiosité en publiant mes Mémoires. Mais le monde m’y avait forcé: on regardait chez moi par les fentes, et l’on me calomniait ; j’ai ouvert portes et fenêtres, afin qu’on me connût, du moins, tel que je suis. Adieu, Monsieur ; rappelez-vous toujours que vous avez vu Rousseau pour savoir ce que c’est que la célébrité.

Neuf heures. — Ah ! je comprends aujourd’hui le récit de mon père ! il renferme la réponse à une des questions que je m’adresse depuis une semaine. Oui, je sens maintenant que la gloire et la puissance sont des dons chèrement payés, et que, s’ils font du bruit autour de l’âme, tous deux ne sont le plus souvent, comme le dit madame de Staël, « qu’un deuil éclatant de bonheur ! »