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Chaville où, étendu sur les mousses d’une clairière, il relisait le dernier volume de l’Émile. Le charme de la lecture l’avait si complétement absorbé qu’il avait cessé de voir et d’entendre ce qui l’entourait. Les joues animées et l’œil humide, il relisait des lèvres un passage qui l’avait particulièrement touché.

Une exclamation poussée tout près de lui l’arracha à son extase ; il releva la tête et aperçut le bourgeois déjà rencontré au carrefour de Viroflay.

Il était chargé de plantes dont l’herborisation semblait l’avoir mis de joyeuse humeur.

— Mille remercîments, monsieur, dit-il à mon père ; j’ai trouvé tout ce que vous m’aviez annoncé, et je vous dois une promenade charmante.

Mon père se leva par respect, en faisant une réponse obligeante. L’inconnu parut complétement apprivoisé et demanda lui-même si son jeune confrère ne comptait point reprendre le chemin de Paris. Mon père répondit affirmativement et ouvrit sa boîte de fer-blanc pour y replacer le livre.

L’étranger lui demanda en souriant si l’on pouvait,