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vieillard plus vivement. Ah ! je veux les chercher ; j’en ai autrefois cueilli du côté de la Robaila…

Mon père lui proposa de le conduire. L’étranger accepta avec reconnaissance et se hâta de réunir les plantes qu’il avait cueillies ; mais tout à coup il parut saisi d’un scrupule ; il fit observer à son interlocuteur que le chemin qu’il suivait était à mi-côte, et se dirigeait vers le château des Dames royales à Bellevue ; qu’en franchissant la hauteur il se détournait par conséquent de sa route, et qu’il n’était point juste qu’il prît cette fatigue pour un inconnu.

Mon père insista avec la bienveillance qui lui était habituelle ; mais plus il montrait d’empressement, plus le refus du vieillard devenait obstiné; il sembla même à mon père que sa bonne volonté finissait par inspirer de la défiance.

Il se décida donc à indiquer seulement la direction à l’inconnu qu’il salua et ne tarda point à perdre de vue.

Plusieurs heures s’écoulèrent et il ne songeait plus à sa rencontre. Il avait gagné les taillis de