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il s’agit de constater l’impartialité de Dieu !

Le 8, midi. — Je suis allé, ce matin rendre visite à un compatriote, premier huissier d’un de nos ministres. Je lui apportais des lettres de sa famille, remises par un voyageur arrivant de Bretagne. Il a voulu me retenir.

— Le ministre, m’a-t-il dit, n’a point aujourd’hui d’audience ; il consacre cette journée au repos et à la famille. Ses jeunes sœurs sont arrivées ; il les conduit ce matin à Saint-Cloud, et ce soir il a invité ses amis à un bal non officiel. Je vais être tout à l’heure congédié pour le reste du jour ; nous pourrons dîner ensemble ; attendez-moi en lisant les nouvelles.

Je me suis assis près d’une table couverte de journaux que j’ai successivement parcourus. La plupart renfermaient de poignantes critiques des derniers actes politiques du ministère ; quelques-uns y joignaient des soupçons flétrissants pour le ministre lui-même.

Comme j’achevais, un secrétaire est venu les demander pour ce dernier !

Il va donc lire ces accusations, subir silencieusement