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Ici mon esprit s’arrête pour se constater à lui-même sa supériorité sur l’esprit du vulgaire. J’ouvre une parenthèse dans ma mauvaise humeur, en faveur de ma vanité, et je réunis toutes les preuves de ma science.

(Les premiers Romains ne partageaient l’année qu’en dix mois ; ce fut Numa Pompilius qui y ajouta janvier et février. Le premier tira son nom de Janus, auquel il fut consacré. Comme il ouvrait le nouvel an, on entoura son commencement d’heureux présages, et de là vint la coutume des visites entre voisins, des souhaits de prospérité et des étrennes. Les présents usités chez les Romains étaient symboliques. On offrait des figues sèches, des dattes, des rayons de miel, comme emblème de « la douceur des auspices sous lesquels l’année devait commencer son cours, » et une petite pièce de monnaie, nommée stips, qui présageait la richesse.)

Ici je ferme la parenthèse pour reprendre ma disposition maussade. Le petit spitch que je viens de m’adresser m’a rendu content de moi et plus mécontent des autres. Je déjeunerais bien pour me