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vie et l’éclaire. Lui aussi a été ici-bas un saint et un martyr. D’autres ont montré les chemins du ciel ; lui, il a fait voir les sentiers de la terre !

Mais, sauf les anges chargés de tenir compte des dévouements inconnus et des vertus cachées, qui a jamais entendu parler de mon oncle Maurice ? Seul, peut-être, j’ai retenu son nom, et je me rappelle encore son histoire !

Eh bien, je veux l’écrire, non pour les autres, mais pour moi-même ! On dit qu’à la vue de l’Apollon le corps se redresse et prend une plus digne attitude ; au souvenir d’une belle vie, l’âme doit se sentir, de même, relevée et ennoblie !

Un rayon de soleil levant éclaire la petite table sur laquelle j’écris ; la brise m’apporte l’odeur des résédas, et les hirondelles tournoient avec des cris joyeux au-dessus de ma fenêtre !… L’image de mon oncle Maurice sera ici à sa place parmi les chants, la lumière et les parfums…

Sept heures. Il en est des destinées comme des aurores : les unes se lèvent rayonnantes de mille lueurs, les autres noyées dans de sombres nuages. Celle de l’oncle Maurice fut de ces dernières. Il