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les derniers bretons.

avons indiqué les élémens de cette nature ; ici ces élémens ont grandi, ils ont absorbé le reste, ils sont devenus tout un caractère.

Nous avons peint ailleurs le Cloarec trégorrois dans son existence toute de mysticité, de passion chaude mais docile, de sentimentalité douce et triste ; le Cloarec du pays de Vannes n’a rien de cette physionomie allemande. C’est un vrai bazochien du moyen âge, turbulent, buveur, toujours la main au bâton ou au couteau ; une bête fauve mal apprivoisée, qui, à la moindre colère, secoue sa crinière et grince des dents. L’esprit anti-bourgeois que nous avons signalé dans le chapitre précédent domine surtout fortement cette jeunesse des campagnes, agglomérée dans les écoles, les colléges et les petits séminaires. C’est qu’aussi tout l’excite, et l’entretient :