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les derniers bretons.

l’approcher pendant la mêlée. Il l’avait vainement appelé en lui disant gracieusement :

— Viens ici, chouan, que je te prenne ton autre œil.

Le paysan n’avait point répondu et était demeuré à l’écart. Une seule fois, vers la fin de la journée, François ayant été renversé, avait senti au même instant deux sabots ferrés qui lui écrasaient le ventre, et il avait aperçu l’œil sans prunelle de Pierre qui roulait sur lui d’une manière terrible ; mais, grâce à ses efforts et à ceux de ses amis, il s’était bientôt relevé.

Cependant la nuit commençait à tomber. La plupart des souleurs, accablés de fatigue, se retiraient ; quelques uns des plus acharnés se disputaient seuls encore le prix. François