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la bretagne et les bretons.

combattant, sans avoir obtenu l’absolution de leurs péchés, sont condamnées à rester près de leurs cadavres, et, à une certaine heure de la nuit, elles s’élèvent du sein de la terre et se mettent à parcourir le champ funèbre dans toute son étendue. Alors, disent les paysans, on croirait entendre les brises de la nuit gémir sourdement : ce sont les plaintes de ces âmes qui souffrent et demandent des prières. Elles sont condamnées à errer jusqu’au jugement dernier sur cette plaine, et à ne parcourir jamais qu’une ligne droite, quels que soient les obstacles qu’elles puissent rencontrer. Malheur au voyageur de nuit qu’elles trouvent sur leur chemin ; dès qu’elles l’ont touché, il tombe frappé par une puissance invincible, et il doit mourir avant le soir suivant.

Pendant un séjour que je fis à Auray, je