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les derniers bretons.

apportées là dans son tablier. Une mary-mor-gand (syrène) habite l’étang du duc, près de Vannes ; elle en sort quelquefois pour tresser au soleil ses cheveux verts. Un soldat l’a surprise un jour sur son rocher, et, attiré par sa beauté, il s’approcha d’elle ; mais la mary-mor-gand l’enlaça de ses bras et l’entraîna au fond de l’étang. Si vous demandez au peuple ce que c’est que cette fée des eaux, voici ce qu’il vous racontera : Une princesse, à qui l’étang au duc appartenait, avait refusé d’épouser un grand seigneur qui possédait l’étang de Plaisance. Cependant, fatiguée par la prière de celui ci, elle lui dit un jour :

— Je serai vôtre, quand l’étang de Plaisance coulera dans celui au duc ;

Croyant bien demander l’impossible ; mais